Le quartier de Sautron

Au XIX^e siècle, l'histoire de la propriété est étroitement liée au quartier de Sautron et au développement des activités portuaires de la ville.

Le village de Sautron est idéalement situé à l'entrée de l'Estuaire de la Loire et du port de Saint-Nazaire.A cette époque, ses habitants tirent partie de sa situation stratégique : surveillance de la côte (corps de garde : fort de Villès Martin (1861) et chemin des douaniers), lieu de péage pour les marchandises issues du commerce maritime (maison de l'octroi à Sautron) et même contrebande :la maison du passeur (aujourd'hui, subsiste une petite fenêtre dans le muret proche du petit jardin de Sautron).

Les terres sont de qualité et l'on y cultive des céréales, de la vigne ...on y élève aussi boeufs, moutons... C'est également une excellente terre de maraîchage.

Au milieu du XIX^e siècle, le port de Saint Nazaire se développe avec l'essor des lignes transatlantiques vers l'Amérique du Sud. Le commerce avec les Antilles, le Mexique, Cuba ... est fructueux. Au même moment, le développement du chemin de fer favorise la venue et l'installation de cadres d'entreprises, de bourgeois parisiens (et d'autres régions) pour affaires, à Saint-Nazaire. Ceux-ci s'installent dans des belles bâtisses en bord de mer, dans les quartiers de la Havane, Santa Cruz,Villebois Mareuil et à Sautron.

De riches négociants ou chefs d'entreprises nazairiens possèdent également leur résidence secondaire, de Sautron à Porcé.

Le XX^e siècle et les loisirs de bord de mer

Dans les années 1890, le boulevard Albert 1er ne s'étend pas jusqu'à Sautron, ce quartier paisible de bord de mer, avec sa côte rocheuses et ses criques. Les maisons ont un accès direct à la plage.

Au début du XX^e siècle, cette partie de la côte est comblée par les déblais des creusements de l'entrée du port (1896- 1907). Il faudra attendre 1917, pour que la promenade du front de mer soit achevée.

Actuellement, le front de mer est aménagé jusquà la plage de Villès-Martin. La promenade se poursuit, le long de la côte, via le chemin des douaniers (GR3).

Dans les années 1930, Saint Nazaire connait la mode des bains de mer : des petites cabanes rayées bleu et blanc envahissent la plage. Des villas au style balnéaire "chalets" aux façades colorées, aux toits en forme de "ferme" avec des débords travaillées et aux contours de fenêtres aux pierres sculptées, témoignent de cette époque.

La propriété au fil de l'Histoire

Notre propriété a sans doute été rénovée dans les années 1920. Sa belle façade est travaillée: le toit en style "chalet" avec débords travaillés et clocheton, les contours des portes et fenêtres en pierres sculptées, les ferronneries des fenêtres forment des volutes et le balcon s'entoure d'un garde corps en fer forgé. Ces élements décoratifs font penser à la mode architecturale "Art déco" des années 1920-1930 de la Belle Epoque.

Nous n'en saurons pas plus sur les propriétaires de l'époque, car malheureusement, ces renseignements n'ont pas encore été retrouvés dans les minutes notariales.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, n'étant pas des lieux stratégiques, les quartiers de Sautron, du jardin des Plantes et le front de mer ont été épargnés par les bombardements. Proches du front de mer, les rues de la Havane, Santa Cruz et Villebois Mareuil abritent encore actuellement d'anciennes maisons, comme notre propriété, qui ont conservé leur apparence du XIX^e /début XX^e siècle.

Nous retrouvons des informations sur notre propriété dans un acte de vente du 9 février 1970: la bâtisse est achetée à Mr et Mme Chotard, née Boyer et originaire de Janville, en Eure et Loire par Madame Quily, infirmière, dont le père était un riche artisan boucher. Son commerce était installé dans la belle bâtisse Art déco, rue de Pornichet.

Mme Danielle Vince en hérite de son amie, Mme Quily. La Villa nous est ainsi transmise par notre famille et nous nous lançons dans l'aventure de sa restauration.